Or, il peut être utile d’examiner depuis quand tel anglicisme y figure. Le nombre d’anglicismes apparaissant dans chaque nouvelle édition des dictionnaires augmente aujourd’hui de façon considérable. C’est la politique des éditeurs : dès qu’un anglicisme est installé dans le langage courant, ils l’adoptent (certains y sont toutefois désignés comme tels).

Ce soi-disant enrichissement n’est que quantitatif ; la qualité de la langue, elle, s’abaisse au niveau d’un sabir informe. La référence aux dictionnaires est donc sournoise, sachant que chaque édition s’enrichit, ce qui est une bonne chose, mais également d’anglicismes aussi inutiles que pernicieux. Inutiles, car un équivalent en français existe le plus souvent. Pernicieux, car de tels équivalents risquent d’être mis au rancart, au nom de la mode du moment.

De plus, popularisés par les médias – qui donnent le ton – ils empêchent de nouveaux équivalents français d’apparaître tout naturellement (courriel, ingénierie, gouvernance, jeune pousse, logiciel, …) et de s’implanter.

Nos recherches

Comment procèdent concrètement les principaux dictionnaires français de référence. Il n’existe aucune norme absolue permettant de déterminer objectivement si, et à partir de quel moment, un mot (d’origine anglaise ou autre) devrait être considéré comme faisant partie de la langue française.

Nous avons également voulu tester Chat GPT (agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle et spécialisé dans le dialogue) et lui avons demandé de nous aider à argumenter en vue de limiter l’utilisation d’anglicismes superflus. Là aussi, un argumentaire qui vaut la peine d’être lu.

Pour aller plus loin

(Léopold Julia,  Lengas [En ligne], 89 | 2021, mis en ligne le 04 janvier 2022, consulté le 20 mai 2022. URL : http://journals.openedition.org/lengas/5200; DOI: https://doi.org/10.4000/lengas.5200)